Profondeur de champ :comment la maitriser

Pour maitriser la profondeur de champ, il faut déjà savoir exactement ce qu’elle représente. Beaucoup croient encore que la profondeur de champ est la zone floue dans une vidéo ou sur une photo. Alors qu’en fait, c’est au contraire la zone nette dans la vidéo ou la photo.

Cette zone de netteté est aussi appelée « plan focal » et elle peut être plus ou moins courte ou plus ou moins longue selon quelques critères que l’on va voir plus bas. La zone floue est appelée « flou d’arrière plan » si elle se trouve derrière le sujet net ou « flou d’avant plan » si elle se trouve entre l’appareil qui fait la prise de vue et le sujet net. Cette zone floue peut être plus ou moins prononcée. Je vous explique cela plus bas.

Pour bien appréhender la profondeur de champ et pouvoir jouer avec, il faudra tout d’abord retenir ces trois critères essentiels :

1 – La taille du capteur de votre appareil

Capteurs-numeriques_ALV

En effet, autant être fixé dès le départ. Si vous possédez un caméscope classique ou un compact, ne vous attendez pas à pouvoir jouer avec la profondeur de champ. À moins d’être très très près de votre sujet. Le caméscope ou compact en question produira une très belle qualité d’image en Full HD ou 4K. Mais à cause de la taille de son capteur ne pourra proposer une courte profondeur de champ. Pour faire simple : plus le capteur de votre appareil est gros, plus il capte de lumière, plus vous pouvez jouer avec la profondeur de champ. Et en vidéo comme en photo, tout n’est que lumière

Donc en toute logique, un appareil dit « plein format » offrira plus de facilité à jouer avec la profondeur de champ qu’un caméscope qui lui possède un tout petit capteur. Vous l’aurez donc compris. C’est la quantité de lumière en rapport avec la surface du capteur qui permet de jouer avec ce flou d’arrière plan. Un petit capteur captera moins de lumière, en tout cas sur une surface plus petite qu’un capteur plein format par exemple.

2 – L’ouverture maximale de l’objectif de votre appareil

Le premier critère est assez simple à assimiler. Le deuxième, par contre est plus délicat à cerner pour un débutant. Surtout à cause de la logique mathématique du monde de la photographie. Pour bien saisir le principe de l’ouverture, dites-vous simplement que les grands chiffres représentent une petite ouverture et les petits chiffres représentent une grande ouverture. Plus on se rapproche de F1 (F1.4, F1.2), plus l’ouverture est grande. Plus on se rapproche de F22, plus l’ouverture est petite.

Et là j’ai déjà perdu la moitié de mes lecteurs…:) Oui mais ouverture de quoi ?…L’ouverture du diaphragme. Vous savez, cette espèce de roue qui ressemble à la porte des étoiles quand elle se referme ou quand elle s’ouvre à l’intérieur de votre objectif…:) (Perso ça m’a toujours fait penser à ça) Ah oui, ça s’appelle l’iris dans Stargate ! « Fermez l’iris !! » ordonnait le général Hammond quand il y avait une galère de l’autre côté de la porte. Bon je m’égare là. Donc ce diaphragme ou « l’iris » de cette porte des étoiles sert à doser la quantité de lumière qui ira jusqu’au capteur de l’appareil.

2.1 Le rapport ouverture / quantité de lumière.

Plus le diaphragme est ouvert, plus il fait entrer de lumière, plus la profondeur de champ se réduit, plus il y a de flou en arrière plan (et en avant plan aussi selon le cadrage). Et donc plus vous pouvez jouer avec cette profondeur de champ. Idéale pour faire ressortir un sujet par rapport au flou d’arrière plan ou d’avant plan.

A l’inverse, plus vous fermez le diaphragme, moins de lumière atteint le capteur, plus la profondeur de champ s’allonge. Idéale pour filmer les paysages par exemple (par temps lumineux de préférence).

Objectif-ouverture-diaphragme_ALV

La plupart des objectifs proposent une ouverture minimale de F22 (vous vous souvenez : plus c’est grand, plus l’ouverture est petite) parfaits pour filmer les paysages. Mais tous ne proposent hélas pas une grande ouverture maximale. Les objectifs à grande ouverture (F1.4 par exemple), toutes marques confondues, sont souvent très chers. Mais il existe des compromis. Des objectifs à focale fixe qui possèdent une belle ouverture maxi comme du F1.8 par exemple. Et qui vous permettront déjà de bien vous amuser avec la profondeur de champ. Mais attention avec ce type d’objectif, le zoom c’est vous 🙂  Une astuce au passage. Ces objectifs ont tous une ouverture qui propose un meilleur « piqué », c’est à dire où l’image est plus « nette ». Cette ouverture sur mon Sony 35mm F1.8 se trouve à F2.8. Je crois savoir que c’est souvent le cas sur ce style d’objectif.

3 – La distance de votre sujet

Une fois que vous savez que vous êtes équipés pour pouvoir jouer avec la profondeur de champ (appareil à gros capteur + objectif à grande ouverture). Il faut maintenant comprendre comment la maitriser. Tout dépend en fait de la distance de votre sujet par rapport à vous mais également de la focale (du zoom) utilisée pour filmer ce sujet. Faisons simple ou essayons du moins. Plus vous êtes proches de votre sujet, plus le diaphragme de votre objectif est ouvert, plus la profondeur de champ sera réduite. Donc plus l’arrière plan sera flou. A l’inverse, plus vous vous éloignez de votre sujet, plus la profondeur de champ s’étendra. Et donc le flou d’arrière plan sera moins prononcé. Quelques photos pour justement mieux comprendre ce rapport entre ouverture (diaphragme), focale (zoom) et distance du ou des sujets. Un article à voir : créer un effet miniature en vidéo.

Profondeur-de-champ-ouverture-distance-focale

4- Maitriser la profondeur de champ

Plusieurs techniques existent pour maitriser cette fameuse profondeur de champ en vidéo. La base est déjà de mettre son appareil en mode manuel ou semi automatique, programme A par exemple (priorité à l’ouverture). Si il est en tout automatique, vous ne profiterez pas de l’ouverture maximale de votre objectif mais d’une ouverture de F3.5. Je sais que c’est le cas sur beaucoup d’appareils, peut-être pas tous.

La première, se mettre en mise au point manuelle et s’entrainer…encore et encore…en tenant son appareil d’une main et la bague de mise au point de l’autre. C’est ma technique et elle fonctionne bien…après beaucoup d’entrainement.

La deuxième dépendra de votre appareil. Il existe des appareils qui proposent la mise au point à l’écran. Il suffit d’appuyer sur l’écran tactile à l’endroit où on souhaite faire la mise au point et c’est l’appareil qui s’en charge. Super simple, super pratique. Mais il faut l’appareil qui le fait.

La troisième méthode consiste à installer un « follow focus » à votre appareil. C’est un accessoire qui sera en contact avec la bague de mise au point mais qui sera plus facile d’accès pour vous. Il suffira de tourner une molette qui fera tourner la bague de mise au point. C’est un peu la première méthode mais en plus facile 🙂

Une vidéo pour encore mieux comprendre le rapport ouverture – objectif – distance de prise de vue :

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(5 commentaires)

  1. Bonjour Michael,
    J’aimerai acheter une caméra HD sachant que j’ai un budget de 500 à 800 euros, et j’aimerai un modèle avec lequel il est facile de jouer avec la profondeur de champs. Que me conseilles tu?
    Merci
    Mathieu

    1. Bonjour @mathieu , pour jouer avec la profondeur de champ il faudra que l’appareil possède un « gros » capteur et si possible un objectif à grande ouverture. Les hybrides ou reflex possèdent cet avantage du gros capteur mais il faudra derrière leur coller un bon objectif qui ouvre bien. Sinon en caméscope classique on peut commencer à jouer avec la profondeur de champs avec les modèles qui ont un capteur 1″ (comme le sony HDR CX900) mais le flou d’avant ou d’arrière plan ne sera pas forcément aussi prononcé qu’avec un hybride/reflex.

  2. Bonjour,
    Il y a une question que je me pose, peut être aurez- vous la réponse…en ouvrant le diaph au maximum on surexpose forcément. Comment retrouver une exposition correcte ?
    Merci

    Gabriel

    1. Bonjour @gabriel , c’est selon la lumière présente. De jour avec un temps ensoleillé et avec une grande ouverture il faudra baisser la sensibilité ISO au minimum (iso 100 par ex) et augmenter la vitesse d’obturation jusqu’à obtenir une bonne exposition.

    2. Je filme avec une caméra sony HXR-NX70 ( petit capteur 1/2.88) pas de DSLR donc pas de réglages ISO, je ne peut jouer qu’avec la vitesse d’obturation alors ? et le gain. Mais c’est vrai qu’on ne peut pas espérer obtenir un beau bokeh avec ce type d’appareil, il me reste à passer au DSLR….

      Merci

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